Après l’effondrement de FTX, les amateurs de cryptomonnaies entre « dégoût » et « confiance dans l’avenir »


Sur le groupe Telegram « FTX - Collectif Entraide », plus de 1 800 victimes françaises sont réunies pour se « serrer les coudes » après l’effondrement brutal de la plate-forme FTX. Le 11 novembre, la deuxième plus grosse Bourse d’échange de cryptoactifs du monde était placée en redressement judiciaire. Depuis, leurs actifs sont gelés et les transferts de fonds sont impossibles.

Les profils des victimes françaises sont aussi variés que les montants en jeu. Parmi ceux qui ont accepté de se confier au Monde, on compte surtout des hommes qui, s’ils ne sont pas directement issus du secteur financier, ont une connaissance solide de celui des cryptoactifs – certains se définissent même comme des « spéculateurs pur sucre ». C’est le cas de Simon*, 38 ans, qui vit dans la région de Tarbes et possède 8 000 euros d’actifs bloqués sur la plate-forme. Edgar*, un Français de 33 ans travaillant dans la finance à Londres, possède lui plus de 250 000 dollars d’actifs gelés, répartis entre les plates-formes FTX, Celsius et BlockFi, toutes trois en faillite. Résigné, il admet « avoir tiré un trait sur cet argent ».

Cette posture ne reflète cependant pas celle de la majorité des victimes réunies dans le groupe Telegram. La plupart comptent intenter ensemble une action collective en justice, pourquoi pas en se joignant aux « class actions » qui seront menées aux Etats-Unis. Certains, parmi les plus récents investisseurs, nourrissent même l’espoir de récupérer leurs fonds. « Parmi les victimes, il y en a qui sont dans une situation de détresse importante car ils avaient misé l’argent de leurs proches ou des sommes perçues dans le cadre d’héritages », confie Ronan Journoud, avocat spécialisé dans les cryptoactifs qui conseille bénévolement les victimes dans le cadre de ces projets d’action juridique. Pour ces personnes, le groupe Telegram fait office de source d’information et de soutien.

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« Madoff, en pire »

Lancée aux Etats-Unis en 2019, FTX venait de décrocher une licence chypriote pour opérer en tant que société d’investissement dans l’Union européenne lorsqu’elle s’est effondrée. Populaire en France, l’entreprise bénéficiait de l’aura de son ex-patron, Samuel Bankman-Fried, dit « SBF », chouchou de la presse financière américaine. « On le voyait sur les plateaux de télévision, avec des politiques, et il était en lien avec le gendarme des marchés américains. Honnêtement, je croyais que cette Bourse d’échange était fiable et qu’elle ne pouvait pas se planter », se désole Sofiane*, responsable administratif et financier de 43 ans qui espère récupérer une partie de ses 4 000 euros gelés sur la plate-forme.

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